Satya Nadella veut encore plus de rachats de studios par Microsoft, voyons donc les options

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Si le rachat de ZeniMax Media par Microsoft sonne comme un coup de tonnerre, il paraît plutôt logique : après de gros noms comme Obsidian Entertainemnt ou encore Double Fine, le papa de Windows n’allait certainement pas s’arrêter en si bon chemin. Alors certes, des licences comme Fallout, The Elder Scrolls ou encore Dishonored sont titanesques, mais quid de plus de puissance de frappe ? Dans une interview à Cnet, le discret Satya Nadella a déclaré : « Vous ne pouvez vous réveiller un jour et dire, et si je construisais un studio. L’idée d’avoir du contenu nous permet d’atteindre de plus larges communautés« . Même son de cloche du côté de Phil Spencer, qui emboîte le pas à son PDG : « Le contenu est juste un ingrédient incroyable pour notre plate-forme dans lequel nous continuons d’investir. Cela double la taille de notre organisation créative« .

Avec le rachat de ZeniMax, il est clair que Microsoft s’est offert à la fois des idées et licences, mais aussi la force de travail pour les concrétiser. On notera également que le prix très élevé de 7,5 milliards de dollars pose un standard que certains concurrents, comme Sony, seront peut-être plus frileux à atteindre pour d’autres acquisitions. Mais avec sa trésorerie titanesque et son cash-flow grandissant, Microsoft peut encore se permettre d’agrandir sa collection. Déjà en février 2018, nous évoquions la possibilité du rachat de Electronic Arts ou encore Valve. Et si on jetait un œil aux possibilités ?

 

 

  • Bloober Team, différentes couches de possibilités

 

Commençons doucement avec ce studio polonais, célèbre pour ses jeux d’horreur comme Layers of Fear ou le récent Blair Witch. Pourquoi est-ce que Bloober Team représente une acquisition potentielle ? Parce que c’est peut-être déjà en cours ! Il est de notoriété publique que le studio est en pourparlers depuis quelques temps avec des entités que l’on ne connait pas (mais trois d’entres elles sont américaines) pour une fusion/acquisition. Il y a fort à parier que Microsoft a déjà posé son regard sur la jeune pousse, voire-même une mallette de billets verts.

Concrètement, Bloober apporterait des développeurs chevronnés, mais aussi la garantie de jeux passés et futurs qualitatifs dans le domaine de l’horreur. Pour rappel, leur prochain The Medium a été dévoilé lors du Xbox Showcase 2020, en juillet dernier.

 

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  • Dontnod Entertainment, le poulain aux œufs d’or

 

La France regorge de studios grandissants, et Dontnod est clairement l’un d’eux. Ses jeux récents ont tous fait parti des conférences de Microsoft dans les grands événements, et même Phil Spencer a récemment loué Tell Me Why sur Twitter. Clairement, ça excite les convoitises.

 

 


 

Avec des jeux qualitatifs mais peu nombreux, et demandant un certain temps de développement au vu de leur direction globale soignée, Dontnod ne dispose pas d’énormément de cash flow pour se développer, et soutenir la croissance. Leur entrée en bourse en mai 2018 à certes permis de lever des fonds confortables, mais sera-ce suffisant ? Microsoft apparaît comme un propriétaire qui laisse ses studios faire ce qu’ils veulent, en plus de fournir des moyens un peu plus poussés. Autonomie et argent pourraient donc être des arguments qui séduiraient les français à rejoindre le géant américain.

 

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  • Sega, alors oui, mais non

 

Les fantasmes et même les rumeurs les plus folles se succèdent depuis quelques jours, sur un éventuel achat de Sega. Effectivement, la vénérable entreprise possède un catalogue extrêmement fourni, avec de nombreuses licences pleines de futurs blockbusters potentiels. Sauf que ça ne peut pas arriver.

En effet, légalement, une entreprise japonaise ne peut pas être détenue à 100% par un tiers étranger – ce qui explique notamment pourquoi Disney n’a jamais pu acheter Sony pour récupérer l’homme-araignée. Il faut donc faire une croix sur cette possibilité même si, techniquement, Sega pourrait décider de vendre certains de ses assets stratégiques à Microsoft.

 

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  • Warner Bros, la persistance intéressante

 

Le géant américain AT&T cherche depuis longtemps à se débarrasser de Warner Bros Entertainment, ça n’est un secret pour personne ; en juillet, des rumeurs persistantes indiquaient que Microsoft était sur le coup, pour une somme d’environ 4 milliards de dollars – presque la moitié de ce qui a été déboursé pour ZeniMax.

Mais depuis, il semblerait bien que AT&T ai revu sa décision, sans que l’on ne sache pourquoi. C’est bien dommage car Warner Bros dispose d’une collection de licences impressionnante, allant de l’exploitation de DC Comics au futur jeu Harry Potter. Damn, on pourrait même espérer un F.E.A.R 4 réalisé par Bloober Team ! Mais le futur de cette division reste assez opaque, il est donc difficile de faire des conjectures. Malgré tout, cela représenterait une cible de choix pour Microsoft.

 

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  • Bungie, difficile retour au bercail ?

 

Je t’aime moi non plus, c’est la relation difficile de ce studio envers Microsoft… et à peu près tout le monde. Après s’être séparé de la firme de Redmond pour devenir indépendant, Bungie a signé un deal d’exploitation exclusif avec Activision, pour s’en séparer l’année dernière ; Destiny ne s’en porte pas spécialement mieux pour autant, et avec les grosses sorties à venir de ce début de décennie, la saga aux deux opus n’a pas forcément une aura d’invincibilité.

Pete Parsons, le PDG de Bungie, a récemment indiqué qu’une collaboration avec Microsoft était totalement exclue, ce qui met un terme aux possibilités d’achat. Et pourtant !? De nouveaux projets coûtent cher à développer, et comme indiqué précédemment, Destiny 2 n’est plus exactement une poule aux œufs d’or. Dans un marché toujours plus concurrentiel, il n’est pas impossible de voir, à terme, les créateurs de Halo retrouver l’éditeur de leurs débuts.

 

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  • Focus Home Interactive, l’inégalité du potentiel

 

Si Ubisoft vient forcément en tête quand on parle d’éditeur français majeur, il serait malavisé d’oublier Focus Home Interactive. Fermement présent dans l’industrie depuis de longues années, l’éditeur pâtit de son manque de studios en propre, malgré l’acquisition très intéressante de Deck13 en juin dernier. De même, ses partenaires historiques comme Cyanide, Eko ou Saber Interactive s’éloignent au profit du jeune rival Nacon, entraînant ainsi une vision relativement pessimiste à moyen-terme. Mais un récent changement de direction de l’entreprise, et un back-catalogue fourni laissent entrevoir un futur plus radieux pour l’éditeur qui exploite des licences profitables comme celles de Games Workshop.

Là où Microsoft a une carte à jouer, c’est en tant que protecteur. Même si rien n’est acté dans le marbre, Neology Holding semble depuis quelques mois se diriger vers une OPA hostile, via un rachat agressif d’actions. Alors que les choses semblent être sur une pente ascendante pour Focus, une acquisition non-désirée pourrait tout chambouler. Microsoft a largement de quoi acheter l’éditeur tout en lui garantissant à la fois son indépendance, mais aussi la disponibilité de ses technologies propres. Voilà qui offrirait à Focus Home Interactive des pistes de développement inespérées.

 

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Quant à des titans comme Electronic Arts ou Take-Two, on imagine qu’il préféreront garder une indépendance totale, surtout avec des catalogues et des studios qui leur assurent un avenir relativement confortable. Mais comme ZeniMax Media l’a prouvé, rien n’est impossible lorsque suffisamment de zéros sont alignés sur un chèque.

Si certains des studios/éditeurs mentionnés ci-dessus devaient effectivement être acquis par Microsoft, il faudra attendre une certaine période de temps avant que les papiers ne soient organisés et signés, et a fortiori plus longtemps pour découvrir de nouveaux projets. Mais dans l’ensemble, on frissonne déjà d’excitation à l’idée de ce à quoi le paysage vidéo-ludique ressemblera dans plusieurs années !

Rédacteur en chef de ce p'tit site bien sympatoche ! Amateur de jeux stylés, point bonus s'il y a une histoire riche et/ou des blagues de gamin. Dispo sur Twitter : @RealMimil

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