Sexisme : 25% des employés d’Ubisoft ont déjà « expérimenté ou observé » des attitudes déplacées au travail

Les chiffres ne sont pas bon du tout pour Ubisoft. Depuis juin dernier, l’éditeur français est sous le joug de nombreuses accusations de harcèlement au travail, mais également d’un management pas très engagé sur ces problèmes. Le PDG a dévoilé par la suite une série de mesures, dont l’audit de l’entreprise par une société externe, et les chiffres sont sans appel : 25% des employés ont subi ou observé « une forme d’attitude déplacée sur le lieu de travail » sur les deux dernières années, tandis que 20% « ne se sentent pas entièrement respecté ou en sécurité sur le lieu de travail« . Lorsque la question est posée aux femmes, on observe une augmentation de 30% des réponses positives liées au harcèlement par rapport aux hommes, preuve d’un important problème de sexisme.

 

Yves Guillemot a relevé quatre axes majeurs qui se dégagent de cet audit :

  • Garantir un lieu de travail où tout le monde se sent respecté et en sécurité
  • Mettre l’inclusion et la diversité au cœur de tout ce qui est fait
  • Rediriger et améliorer les ressources humaines
  • Rendre les managers plus responsables, en leur donnant plus de moyens

 

Par ailleurs, Guillemot a indiqué que l’entreprise allait augmenter ses effectifs féminins de 22% à 24% d’ici à 2023. Par ailleurs, un « Head of Diversity and Inclusion » sera nommé dans les deux semaines à venir, de même qu’un « preview committee » dont l’objectif sera de s’assurer que le marketing et les jeux concernés présentent suffisamment de diversité. Il y a quelques semaines, Guillemot s’était exprimé devant le Comité Anti-Racisme des Etats-Unis, afin de s’expliquer sur l’utilisation d’un poing levé en tant que symbole de antagonistes dans Tom Clancy’s Elite Squad.

Mais pour beaucoup, ça n’est pas suffisant. Maxime Beland (vice-président), Serge Hascoët (CCO), Yannis Mallat (directeur de Ubisoft Canada) et Cécile Cornet (cheffe des ressources humaines) ont démissionné durant la vague d’accusations – et cette semaine, c’est aussi Michel Ancel qui est parti ; cela dit, le PDG Yves Guillemot est toujours en poste, et l’annonce de mesures des années après les événements laisse un goût amer à beaucoup. Est-ce que les prochains mois permettront à Ubisoft d’effacer les précédents ? Et surtout, s’agit-il d’une réelle volonté de changement, ou d’un damage control purement marketing ?

L’avenir nous le dira…

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