Le célèbre doubleur Troy Baker s’associe à un projet de NFT, et se fait tristement incendier par de nombreuses personnes

Troy Baker n’est peut-être pas un nom familier des joueurs francophones, mais il résonne pourtant fort dans l’industrie des jeux vidéo : c’est en effet un doubleur expérimenté, à qui l’ont doit notamment les voix de Booker DeWitt (BioShock Infinite) ou encore Joel (The Last of Us).

Et ces derniers jours, une importante polémique a enflé, principalement sur Twitter, lorsque Baker a fait la promotion de VoiceNFT. Comme son nom l’indique, cette entreprise est axée sur le secteur des non-fungible tokens, des assets fonctionnant sur la blockchain. Dans son post promotionnel, Baker déclare : « Je suis en partenariat avec VoiceverseNFT pour découvrir de nouvelles manières d’apporter les outils nécessaires aux créateurs, et permettre à n’importe qui de posséder et investir dans des licences qu’ils créeront. Nous avons tous des histoires à raconter. Vous pouvez haïr. Ou vous pouvez créer. Qu’est-ce que vous choisirez ?« .

Manifestement, c’est la première option qui a été choisie par beaucoup.

Car si quelques commentaires positifs ont été publiés, les réactions ont majoritairement été négatives, voire haineuses. Certaines personnalités ont notamment demandé à Baker des excuses, or rien d’offensant n’a été commis par le doubleur. Certains ont pointé du doigt une arnaque, un danger pour l’environnement ou encore de fâcheuses conséquences économiques. Et tout ça, c’est de la pure hypocrisie.

 

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L’arrivée de la blockchain dans les jeux vidéo est inéluctable, et a d’ailleurs commencé. Pointer les NFT du doigt comme une arnaque n’est qu’une demi-vérité : à l’heure actuelle, il est vrai que la très grande majorité de ces tokens non-fongibles repose sur une hype non fondée, et n’est rien de plus que de la spéculation vide de sens. Il n’empêche pas moins que le concept est réel, et qu’une utilité concrète est déjà proposée par certains NFT.

Par ailleurs, l’argument environnemental repose sur le fait que les blockchains les plus populaires (comme Bitcoin ou Ethereum) fonctionnent avec le modèle Proof of Work, lequel est effectivement énergivore et donc, polluant. Cela étant dit, la très grande majorité des blockchains modernes utilisent un modèle Proof of Stake, lequel est beaucoup moins polluant que beaucoup de services vidéo-ludiques. Par exemple, en décembre dernier, Ubisoft a annoncé une gamme de NFT sur la blockchain Tezos, laquelle est réputée pour sa très faible consommation d’énergie.

Il convient également de rappeler que si le minage de crypto-monnaies a certes un effet sur la pénurie mondiale de puces informatiques, c’est d’abord la pandémie de Covid-19 et la hausse de la demande mondiale qu’il faut blâmer. Par ailleurs, on peut aussi imaginer que les gamers eux-mêmes sont responsables de la pénurie qui affecte les secteurs de l’automobile, ou de la médecine… ?

Au final, les NFT et tout ce qui trait à la blockchain souffrent d’une très mauvaise image auprès des gamers, et largement injustifiée. Troy Baker n’a fait que réaliser un post promotionnel, comme le font de nombreuses personnalités ; la réaction haineuse d’une large part de la communauté est donc inacceptable en tant que tel, et a fortiori lorsqu’elle découle d’un tel manque de recherche et d’ouverture.

Espérons que les prochains apporteront plus d’éclaircissements à ceux qui s’attaquent avec tant de véhémence à la blockchain. Après tout, cette technologie est déjà en marche, et il serait dommage de pas exploiter tout ses avantages !

 

 


 

 

 

Rédacteur en chef de ce p'tit site bien sympatoche ! Amateur de jeux stylés, point bonus s'il y a une histoire riche et/ou des blagues de gamin. Dispo sur Twitter : @RealMimil

3 Responses

  1. Twisted_Metal dit :

    Pardon mais… c’est bien beau de parler des NFT comme un truc d’avenir « En Marche ! » et économe en électricité ( ce qui est stupide : 1 TéraWatt/h est 1 TéraWatt/h, on n’avait pas besoin d’une source de consommation EN PLUS de tout le reste ; sophisme de la double faute ) mais on ne parle JAMAIS de l’aspect spéculatif que ça entraîne.

    A savoir essayer de faire des joueurs des sortes de « crypto-traders » obsédés par l’échange commercial d’objets et de textures en jeu ( qui ne sont pas importables dans un autre jeu, à cause des compatibilités de matériau et de cohérence sur la DA entre deux jeux et deux moteurs ). Hiérarchiser les joueurs entre ceux qui ont les moyens et ceux qui ne l’ont pas en cloisonnant les textures non pas à ceux qui jouent beaucoup, mais ceux qui ont miné/acheté le plus d’Ethereum. Et permettre les plus-value artificielles avec des auto-achat pour gonfler les prix… et le tout hébergé sur des serveurs qui peuvent planter demain.

    Et on connaît la chanson. Au début les DLC c’était juste « en plus », les microtransactions c’était « qu’un test ».

    Vous vous fichez de qui, avec cet article ?

    • Lothan dit :

      1) La consommation électrique mondiale augmente énormément de manière périodique, blockchain ou pas blockchain.
      2) Un seul NFT peut avoir des applications dans plusieurs jeux, l’excuse du moteur graphique ou de la DA n’est absolument pas valide.
      3) Les NFT n’ont rien à voir avec les textures !
      4) Pourquoi cette obsession sur Ethereum ? Comme précisé dans l’article, de nombreuses autres blockchains en PoS font tourner des NFT.
      5) Les NFT ne sont pas hébergés des serveurs qui peuvent planter demain, mais sur une multitude de serveurs indépendants – c’est le principe même de la blockchain.
      6) La spéculation n’est pas inhérente aux NFT, on le voit déjà sur la marketplace de Steam.

  1. 14 mars 2022

    […] La renommée esportive de Misfits pourra s’avérer particulièrement prometteuse sur le long terme : une grande majorité des gamers se montre particulièrement hostile à l’intégration de la blockchain dans les jeux vidéo – on se rappellera notamment du refus catégorique de Valve, ou de la vague de haine envers Troy Baker. […]

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