Mike Pondsmith tease la ville du prochain jeu Cyberpunk, mais Night City sera toujours là
Chicago en pire c'est... Chicago ?
Il y a des phrases qui claquent plus fort qu’un double headshot au tech revolver. Lors de la conférence Digital Dragons 2025 à Cracovie, Mike Pondsmith — créateur de l’univers Cyberpunk — a glissé, presque négligemment, que dans Project Orion, il avait découvert “une ville qui ressemblait à Chicago… une Chicago qui aurait mal tourné”. Voilà qui nous donne un vague aperçu de ce à quoi ressemblera la ville principale de la suite de Cyberpunk 2077. Vous pouvez consulter la rediffusion du stream via ce lien.
Pour les nostalgiques de la première heure, rassurez-vous : Night City, cette mégalopole californienne rongée par les excès, ne sera pas oubliée. « Night City is still there », a-t-il précisé. Mais ce nouvel environnement change radicalement la donne. On quitte la côte ouest, ses palmiers cramés et ses publicités hallucinées, pour s’enfoncer dans un Midwest froid, gris, post-industriel. Moins de néons rose fluo, plus de bitume gelé et de vapeur toxique.
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Pourquoi Chicago ? Et surtout, pourquoi ça fonctionne
À première vue, Chicago semble moins sexy que la vibrante Night City. Mais à y regarder de plus près, c’est un décor parfait pour un jeu cyberpunk… voire même une bénédiction.
Déjà, il y a l’architecture. Des ponts métalliques, des entrepôts à l’abandon, un métro aérien qui hurle au-dessus des rues : le tout a des allures de Blade Runner ou de Ghost in the Shell en plus rouillé. On est loin des façades de verre de Corpo Plaza, mais ça colle parfaitement à un monde post-effondrement où la technologie rapiécée est plus fréquente que les implants premium. Après la chute d’Arasaka dans le premier opus, cette nouvelle ville collera parfaitement à l’ambiance !
Ensuite, l’histoire. Chicago, c’est la ville d’Al Capone, de la corruption politique chronique, des guerres de territoire qui n’ont jamais vraiment cessé. C’est un terreau fertile pour parler de gangs cybernétiques, de flics sous-payés avec des drones illégaux, et de quartiers laissés à l’abandon pendant que les mégacorpos forent dans les lacs pour extraire du lithium.
Et puis, il y a le climat, littéralement. Fini les couchers de soleil orange sur les plages radioactives. Place à la neige sale, au verglas sur les toits, à l’hostilité ambiante d’un hiver perpétuel. De quoi changer le gameplay et l’ambiance du tout au tout. Ajoutez à cela le style art deco historique de la ville, probablement modernisé comme il faut par les artistes de CD Projekt Red, et on tient déjà une mégalopole inoubliable.
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Vers une rupture stylistique avec Cyberpunk 2077 ?
Si Cyberpunk 2077 offrait un monde de contrastes criards, avec une esthétique plus proche du néo-L.A. façon Akira mélangé à GTA, cette « Chicago Gone Wrong » pourrait bien représenter une infusion beaucoup plus sale, plus urbaine, plus poisseuse du cyberpunk. On sent venir un ton plus noir, moins stylisé — voire carrément politique.
Là où Night City célébrait l’individualisme armé jusqu’aux dents, cette version de Chicago pourrait explorer des thématiques plus lourdes : quartiers laissés pour compte, insurrections populaires, expérimentations technologiques menées sur les pauvres… Un retour au cyberpunk des origines, moins basé sur le style et plus ancré dans la lutte des classes.
Cela reste à confirmer, mais ce simple changement de décor pourrait transformer Project Orion en une œuvre plus mature, moins tournée vers le spectaculaire, plus centrée sur la résilience dans un monde foutu.
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Et Night City dans tout ça ?
Pondsmith a été clair : Night City ne disparaît pas. Elle reste dans le lore, peut-être dans le jeu lui-même. Est-ce qu’on pourra s’y rendre, via une mission, une transition scénaristique ou une carte multi-régions ? Mystère. Mais l’idée que Night City serve de point de comparaison ou de contrepoint à cette “nouvelle Chicago” est alléchante.
Cela pourrait même enrichir le propos de Project Orion. D’un côté, la mégalopole californienne, sanctuaire du capitalisme sauvage, de l’autre, une ville industrielle exsangue, abandonnée par les corpos mais pas encore morte. Deux visions du cyberpunk, deux modes de survie.
Rappelons également que les panneaux publicitaires dans Night City annoncent : « Atteignez Chicago en 3 heures. Arrivée en 2080. » Si la ville d’Al Capone est bien choisie pour nos prochaines aventures, ce teasing est un indice fort… mais peut-être un peu faux !
En effet, la version Cyberpunk de Chicago est administrée par de nombreuses factions dont les nomades du désert, qui n’empruntent évidemment par les transports en commun. Peut-on peut-être rêver d’arriver dans la ville aux côtés de Panam et des Aldecados ? En tout cas, ça serait certainement une entrée fracassante !
Si nous sommes toujours en attente d’une annonce officielle sur le développement du jeu, des offres d’emploi postées l’année dernière laissait entrevoir plusieurs aspects du jeu, comme un artisanat un peu plus poussé.
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