Et si Dune : Awakening intégrait l’univers de Jodorowsky ?

La direction artistique actuelle de Dune: Awakening est déjà de haute volée, avec une esthétique brute et immersive qui puise largement dans la vision cinématographique de Denis Villeneuve. Mais si Funcom allait encore plus loin ? Si le studio osait rendre hommage à l’une des tentatives d’adaptation les plus mythiques de l’histoire du cinéma : celle d’Alejandro Jodorowsky ?

Le projet avorté de Jodorowsky, souvent qualifié de « Dune maudit« , fascine encore aujourd’hui. Non seulement pour sa vision délirante, mais surtout pour les artistes qu’il avait su rassembler : H.R. Giger, Chris Foss, Moebius, et même Salvador Dalí, pressenti pour incarner l’Empereur. Leur travail a donné naissance à une imagerie psychédélique, étrange et provocante, immortalisée dans des concept arts devenus cultes. Et cette influence, Dune: Awakening ne l’ignore pas complètement. Lorsqu’on abuse de l’épice en jeu, on peut halluciner… une girafe géante, visiblement inspirée des œuvres de Dalí. Un clin d’œil évident à l’univers onirique et déroutant que Jodorowsky souhaitait insuffler à son adaptation.

Reproduire l’ensemble de la direction artistique de Jodorowsky dans Dune: Awakening serait sans doute trop extrême, tant elle contraste avec l’approche réaliste et brutale de Funcom. Le vaisseau baroque dessiné par Chris Foss, par exemple, avec ses formes improbables et ses couleurs criardes, aurait bien du mal à s’intégrer dans le ciel d’Arrakis.

Mais injecter certains éléments, plus subtils, pourrait enrichir l’univers du jeu sans le trahir. L’architecture étrange, les vêtements flamboyants ou encore certains mobiliers pourraient offrir une touche de folie bienvenue — notamment dans des zones comme Carthage, où l’on remarque déjà une iconographie évoquant les dessins de Giger et les visions cauchemardesques des Harkonnen.

L’idée d’un pack cosmétique ou décoratif directement inspiré de l’œuvre de Jodorowsky semble toute trouvée. Quelques objets d’ambiance, des éléments de mobilier, voire des ornements architecturaux pourraient faire écho à cet univers psychédélique, tout en conservant une certaine cohérence visuelle. Funcom pourrait même l’intégrer à des événements temporaires liés à l’usage intensif de l’épice, ou à des zones spécifiques comme Giedi Prime.

Et pourquoi ne pas aller plus loin encore ? Imaginez un PNJ inspiré d’H.R. Giger, sinistre, énigmatique, avec une voix grave, venu tout droit des ténèbres industrielles de Giedi Prime. Une suite de quêtes pourrait en découler, truffée de références visuelles et narratives à l’univers de Jodorowsky, comme l’avait brillamment fait The Witcher 3: Blood & Wine avec sa zone façon conte de fées. Dans Dune: Awakening, une telle parenthèse hallucinée pourrait être justifiée par un excès d’épice… et donner lieu à un moment culte. Intégrer des éléments du Dune de Jodorowsky dans Dune: Awakening ne serait pas seulement un clin d’œil. Ce serait une manière de reconnaître l’héritage de cette adaptation inachevée, qui a pourtant marqué l’imaginaire collectif et influencé durablement la science-fiction — notamment Alien, Blade Runner ou encore Prometheus.

Avec subtilité, respect et un brin de folie créative, Funcom pourrait ainsi marier l’héritage visuel de Villeneuve à celui, plus expérimental, de Jodorowsky. Un pont entre deux visions, pour un jeu qui n’a pas fini de nous surprendre.