World of Warcraft : la doubleuse française de Talanji remerciée pour ne pas s’être soumise à l’IA
Princesse et principes
La réente menace de l’intelligence artificielle contre des métiers historiques se concrétise de jours en jours, comme peut en témoigner Corinne Wellong.
Doubleuse professionnelle ayant prêté sa voix à Angelina Jolie, Zazie Beets ou encore Danielle Brooks, cette talentueuse artiste était surtout connu des joueurs de World of Warcraft et Hearthstone pour avoir doublé la princesse Talanji depuis sept ans. Introduit à l’occasion de Battle For Azeroth, ce personnage de la Horde incarne la nouvelle vague de visages que l’on retrouvera dans les années à venir, et a d’ailleurs été accueillie plus que positivement par les fans.
Malheureusement, comme indiqué sur les réseaux sociaux, Corinne Wellong ne fait plus parti de cette histoire : « Talanji la reine de Zandalar dans le jeu World of Warcraft ( et HearthStone )à qui je prête ma voix mon accent depuis 7ans environs. Sera désormais doublée par une nouvelle comédienne. Car je refuse l’enregistrement à cause des clauses IA. Je n’en veux à personne mais j’espère recevoir un petit sms de celle qui prendra la relève. Merci. »
Si les détails des clauses susmentionnés ne sont pas connus, l’industrie du jeu vidéo est depuis quelques années déchirée par l’utilisation abusive de l’intelligence artificielle. Il y a deux ans, une grève historique de la SAG-AFTRA hollywoodienne avait été rejointe par des membres de l’industrie vidéo-ludique. Plus récemment, en avril 2024, des doubleurs de Baldur’s Gate 3 s’étaient exprimés sur les dérives possibles, tant dans l’utilisateur de leurs voix que la rémunération des efforts fournis.
Plus tôt cette année, une grève des doubleurs espagnols avait entraîné l’absence de voiceover pour les joueurs hispaniques, et ce pendant plusieurs mois. Blizzard Entertainment étant finalement parvenu à un accord avec les syndicats, le doublage avait pu être ajouté rétroactivement, même si de nombreux personnages du patch 11.1 à Terremine restent encore, à ce jour, sans voix.
La situation rapportée par Mme Wellong est malheureusement de plus en plus commune, de gros éditeurs utilisant leurs pouvoirs – et leurs moyens considérables – pour imposer des conditions franchement défavorables aux professionnels de l’industrie. Les employés français sont certes protégés par des lois souvent inexistantes aux Etats-Unis, mais une législation précise sur l’IA est encore attendue, que ce soit dans l’Hexagone… ou dans l’Union Européenne.

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