Le Comité Olympique veut faire de l’eSport sans l’Arabie Saoudite, Electronic Arts et MBS sont toujours là

Une game sur deux lanes (minimum)

Le Comité International Olympique (CIO de son petit sigle) vient de rompre son partenariat avec l’Arabie saoudite, à peine un an après la signature d’un accord censé s’étendre sur douze ans. Ce contrat devait permettre au royaume d’accueillir les futurs Olympic Esports Games (Jeux Olympiques de l’eSport), une vitrine planétaire pour sa politique d’ouverture culturelle. Le CIO a finalement choisi de poursuivre son propre développement de l’eSport sur une trajectoire indépendante, sans donner de détails précis sur les raisons de cette rupture.

En parallèle, Riyad maintient son ambition d’imposer son empreinte sur la scène vidéoludique mondiale. L’Esports World Cup Foundation, bras armé du royaume dans ce domaine, prépare déjà de nouveaux événements d’envergure, dont une Esports Nations Cup prévue pour 2026. Cette stratégie s’inscrit dans la Vision 2030 du prince héritier Mohammed Ben Salman, qui vise à diversifier l’économie nationale et à faire de l’Arabie saoudite un hub global du divertissement numérique.

Sur le front industriel, Electronic Arts a récemment réagi aux discussions entourant une éventuelle prise de participation du fonds souverain saoudien. L’éditeur américain a tenu à rassurer ses employés et son public : malgré l’entrée potentielle d’investisseurs étatiques, le contrôle créatif et la culture interne de l’entreprise demeureront intacts. Une manière implicite de désamorcer les inquiétudes liées à la montée en puissance du capital saoudien dans le secteur.

Derrière ces deux affaires se dessine une tension plus large : celle entre la volonté de l’Arabie saoudite d’acheter une légitimité culturelle à travers l’eSport et les jeux vidéo, et la méfiance croissante des institutions occidentales vis-à-vis d’un soft power jugé trop politique. Tandis que certains acteurs économiques y voient un moteur d’investissement inédit, d’autres redoutent un contrôle idéologique progressif sur les contenus et les valeurs portés par le médium.

L’Arabie saoudite, freinée sur la scène olympique mais toujours omniprésente dans l’industrie vidéoludique, semble désormais jouer une partie plus subtile : moins spectaculaire, mais tout aussi stratégique.

 

 

 

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