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Un responsable économique britannique critique la décision de la CMA concernant Microsoft

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De manière assez surprenante, la Competition and Markets Authority a décidé de bloquer le rachat d’Activision-Blizzard-King par Microsoft, s’attirant ainsi de nombreuses critiques.

L’une d’elles est assez étonnante (mais d’autant plus intéressante) puisqu’elle vient de Jeremy Hunt, chancelier de l’Exchequer ; cette organisation séculaire britannique est notre équivalent du Ministère de l’Economie et des Finances, et donc bien occupée depuis le Brexit ! Devant la Chambre de Commerce, Hunt a prononcé un discours particulièrement intéressant, tel que rapporté par The Telegraph. Il a d’abord présenté la situation actuelle sous un jour plutôt favorable : « Au sujet de Microsoft, la fusion entre ces deux entreprises américaines est quelque chose que le régulateur américain souhaite bloquer, et le régulateur britannique partage cette opinion« . Effectivement, la FTC et la CMA semblent toutes deux opposées au mariage souhaité par Phil Spencer et Brad Smith.

Cependant, Hunt a très vite nuancé son propos et exposé une certaine réalité du marché : « Je ne souhaite pas miner l’autorité de la CMA, but je pense qu’il est important que nos régulateurs comprennent leurs responsabilités plus larges à l’échelle de notre croissance économique« . Car dans une Grande-Bretagne où le Brexit semble avoir fait plus de bien que de mal, le Premier ministre Rishi Sunak et son gouvernement ont voulu faire du pays « la prochaine Silicon Valley« , mais la récente décision de la Competition and Markets Authority entrave un peu ce concept.

Plusieurs députés britanniques ont aussi manifesté leur désapprobation face à la décision de l’autorité régulatrice, alors même que Brad Smith a communiqué plusieurs fois, via Twitter et des interviews, une position encore moins nuancée ; le président de Microsoft a en effet déclaré que la politique de la CMA « décourageait l’innovation technologique et l’investissement au Royaume-Uni« . La phrase est d’autant plus marquante que les autorités compétentes de l’Union européenne et de la Chine ont validé ce rachat, ce plaçant ainsi en concurrence directe. Dans un terme plus ou moins court, l’image renvoyée par la Grande-Bretagne pourra être décourageante auprès d’éventuels investisseurs, ce qui serait catastrophique pour le pays…

Au-delà de la forme, l’argumentation de la CMA est même assez bancale sur le fond, et sa crédibilité semble avoir largement été touchée pour beaucoup de monde ; si Hunt insiste bien sur l’indépendance de l’organisation régulatrice, il ne fait aucun doute que le gouvernement britannique aurait préféré accueillir des investissements étrangers. Microsoft a déjà indiqué vouloir faire appel de cette décision, promettant encore un peu de longévité à ce feuilleton palpitant !

 

Le futur, pas toujours radieux…

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