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Cyberpunk 2 : si on disait au revoir à Night City pour explorer d’autres villes ?

Dans l’univers de Cyberpunk, qu’il s’agisse du jeu de rôle papier ou de son adaptation vidéoludique par CD Projekt Red, Night City est bien plus qu’un simple décor : c’est un personnage à part entière. Ses rues embrumées, ses néons omniprésents et ses gratte-ciels tentaculaires abritent toutes les histoires possibles, des tragédies les plus intimes aux guerres corpo qui redessinent le monde. CDPR a réussi à rendre la ville si vivante qu’on pourrait imaginer quarante jeux s’y déroulant sans jamais se lasser.

Pourtant, la question se pose : faut-il vraiment rester éternellement coincé entre Santo Domingo et Westbrook ? La perspective d’un nouvel épisode offre une opportunité unique : quitter Night City et explorer d’autres horizons ; et ça tombe bien l’univers Cyberpunk ne manque pas de destinations capables de faire vibrer les joueurs.

Certaines sont connues et redoutées, d’autres à peine esquissées dans le lore, mais toutes partagent ce potentiel brut : devenir le nouveau terrain de jeu cybernétique où se croisent gangs, corpos, IA et mercenaires en quête d’un dernier coup.

 

 

 

Dire que Chicago a mal tourné est un doux euphémisme. Déjà dans notre monde, la ville d’Al Capone, des abattoirs et du jazz, possède cette aura de métropole dure, industrielle, où l’ombre des gratte-ciels se confond avec celle des ruelles mal famées. Pas étonnant qu’elle ait servi de décor à Gotham dans Batman Begins. Mais dans Cyberpunk, Chicago est carrément passée du mauvais côté de l’histoire.

À la fin des années 1990, la cité a été frappée par un attentat bioterroriste particulièrement vicieux. Le vecteur ? Un essaim de nanites expérimentales, lâchées en plein cœur urbain. L’épidémie a transformé des quartiers entiers en zones inhabitables, saturées de technologie folle et de mutations incontrôlables. Les autorités ont tenté d’endiguer la menace, mais le mal était fait : Chicago est devenue un enfer post-industriel, livré aux gangs et aux corpos suffisamment téméraires (ou cyniques) pour exploiter ses ruines.

Ce n’est que plus récemment que la ville a commencé à renaître de ses cendres. Grâce notamment à Storm Technologies Incorporated, certains secteurs ont été réhabilités, de nouvelles infrastructures sont apparues et une population courageuse a tenté de réinvestir les lieux. Mais Chicago reste une métropole schizophrène : d’un côté, des zones vitrines prêtes à accueillir les affaires ; de l’autre, des no man’s lands où règnent désolation et criminalité.

Ajoutons à cela la présence de Cytech, une société d’implants cybernétiques jadis implantée à Night City, et l’on obtient un cocktail parfait de drame corpo et de survie. Dans Cyberpunk 2077, on entend même parler d’une future ligne de train reliant Night City à Chicago, prévue pour 2080. Teasing subtil ou simple détail de worldbuilding ? CDPR aime brouiller les pistes, là où Mike Pondmisth est un peu plus direct : le créateur du JDR original a indiqué que Cyberpunk 2 se déroulerait « dans une Chicago qui a mal tourné » sans dire s’il parlait vraiment de la ville…

En termes de gameplay, Chicago serait une bénédiction : entre exploration de quartiers irradiés, missions d’infiltration dans des complexes en ruines et luttes corpo dans les zones réhabilitées, le terrain de jeu s’annonce riche. Bref, une ville qui porte dans ses cicatrices l’essence même du cyberpunk.

 

 

 

Quittons le Midwest pour descendre vers un territoire où le chrome se mêle à la poussière : le Texas. Dans l’univers Cyberpunk, c’est l’un des États Libres les plus emblématiques, et son histoire est profondément marquée par l’indépendance. Premier à se séparer du gouvernement fédéral en 1999, le Texas n’a jamais ratifié le Traité d’Unification, et conserve un rapport explosif avec la NUSA.

Sa capitale, Austin, est à la fois le cœur politique et le berceau de Militech International Armaments, l’un des géants absolus du complexe militaro-industriel. Imaginez une société née dans l’ombre des cowboys, qui a grandi jusqu’à devenir le fournisseur quasi officiel des guerres corpo et des conflits mondiaux. Le simple fait que Militech y ait son siège suffit à faire du Texas une poudrière stratégique.

Ajoutons à cela des villes comme Dallas, Houston ou El Paso, où se croisent industries lourdes, bases militaires et contrebande transfrontalière. Le Texas est un patchwork de raffineries, de quartiers fortifiés et de routes poussiéreuses parcourues par des convois armés. Un décor qui semble taillé pour un mélange de western futuriste et de thriller corpo.

Dans Phantom Liberty, CDPR glisse un indice savoureux : les tensions entre la NUSA et le Texas sont à leur comble, au point que la guerre semble inévitable. Si Cyberpunk 2 devait s’y dérouler, on pourrait assister à l’une des confrontations politiques et militaires les plus intenses du lore. Et puis, n’oublions pas que Johnny Silverhand lui-même est né au Texas, à College Station en 1988. Le symbole serait trop beau pour être ignoré…

 

 

 

CDPR pourrait aussi choisir la voie de l’audace et emmener les joueurs hors des États-Unis. Le lore de Cyberpunk regorge de destinations fascinantes, chacune avec son potentiel unique.

Autant de pistes, autant de tonalités possibles. Mais une cité en particulier se détache comme option à la fois crédible et exaltante : Hong Kong.

 

 

 

Si une ville incarne la promesse d’un Cyberpunk 2 audacieux et radical, c’est bien Hong Kong. Déjà unique dans notre monde, la cité-péninsule devient dans le lore une métropole marquée par le chaos et la résilience.

Durant la Quatrième Guerre Corporatiste, une peste artificielle a ravagé Hong Kong, forçant le Parti Communiste Chinois à ériger un mur de 30 mètres de haut autour de la ville. Résultat : une mégastructure titanesque qui délimite naturellement le terrain de jeu et promet des opportunités de gameplay spectaculaires.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En 2025, Alt Cunningham, devenue IA après sa fusion avec le Net, choisit d’installer un sanctuaire numérique dans les serveurs abandonnés de Hong Kong. Cette dimension métaphysique du lore, déjà amorcée dans Cyberpunk 2077 avec le Mur Noir et les mystérieux projets de Mr. Blue Eyes, trouverait ici un terrain idéal pour s’épanouir. Hong Kong serait donc à la fois une cité de chair et de chrome et une forteresse digitale, où se joue l’avenir des IA (où de l’Humanité, selon l’humeur d’Alt).

Sur le plan du level design, la ville évoque immédiatement la Citadelle de Kowloon, ce bidonville vertical démoli en 1993. Un enchevêtrement de tours, de couloirs, de marchés souterrains : parfait pour proposer des quêtes se déroulant dans des méga-bâtiments entiers, façon donjon cyberpunk. Après Dogtown dans Phantom Liberty, qui a déjà exploré la verticalité, Hong Kong pourrait pousser ce concept bien plus loin.

Et puis, n’oublions pas son port gigantesque. Imaginez un DLC centré sur le Kujira, le porte-avions d’Arasaka, ancré au large de la baie. Une mission d’infiltration – ou de sabotage – sur ce mastodonte, en évitant des mines auto-réplicantes, ferait frissonner n’importe quel joueur. Enfin, l’essor de l’intelligence artificielle IRL et des outils procéduraux ouvre une nouvelle voie : celle de quêtes générées à partir de factions locales, de gangs rivaux et d’IA indépendantes, renforçant l’impression d’un écosystème vivant, imprévisible, et toujours à la limite du chaos. Les nombreux gratte-ciels qui servent simplement de décors trouveraient une utilité, et rajouteraient des dizaines d’heures de jeu.

Hong Kong coche toutes les cases : conflits corpo, drames humains, potentialités architecturales et enjeux métaphysiques. C’est un décor qui pourrait redéfinir la saga, sans jamais perdre l’ADN cyberpunk.

 

 

 

Night City restera toujours le cœur battant de Cyberpunk, c’est indéniable.

Mais pour que la saga se renouvelle, elle doit oser sortir de sa zone de confort. Chicago incarne la résilience post-catastrophe, le Texas l’orgueil corpo et la guerre larvée, et Hong Kong la promesse d’une nouvelle ère où l’humain et le digital s’entremêlent.

Le choix de CD Projekt sera révélateur : rester dans la sécurité du connu ou sauter à pieds joints dans l’inconnu. Une chose est sûre : quelle que soit la ville retenue, le monde de Cyberpunk possède encore d’innombrables histoires à raconter. Et si Night City est une légende, il est temps qu’une autre mégalopole prenne la lumière des néons.

 

 

 

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