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Un syndicat français attaque Ubisoft et son PDG en justice pour “harcèlement sexuel institutionnel”

Les choses se corsent pour Ubisoft, qui vient d’être attaqué en justice par Solidaires Informatique. Le syndicat a déposé une plainte officielle auprès du tribunal de Bobigny, expliquant “En juin 2020, des dizaines de témoignages émergeaient sur les réseaux sociaux, rapidement appuyés par des articles de différents médias (Libération et Numérama notamment), dénonçant des cas de harcèlements sexuels au sein du groupe Ubisoft avec la complaisance des services des Ressources Humaines, protégeant les harceleurs et réduisant les victimes au silence“. C’est effectivement durant le mois de juin 2020 que l’omerta à été levée sur les agressions sexuelles dans le monde du jeu vidéo, plusieurs personnes s’élevant rapidement contre Ubisoft et certains de ses cadres.

Le sujet précis de l’action en justice trait au “harcèlement sexuel institutionnel“, ce dernier terme étant particulièrement important ; 25% des employés de Ubisoft ont déjà observé de tels faits, mais leur couverture par différents échelons de l’entreprise donne une dimension bien plus importante à l’affaire.

Plusieurs personnes ont nominalement été citées dans la plainte, dont :

 

 

 

Il est intéressant de noter Maxime Béland, l’ancien vice-président du groupe français, avait démissionné de ses fonctions il y a tout juste un an, face à de nombreuses accusations. Une décision rare, mais pas forcément efficace ; si des mesures ont effectivement été annoncées, elles semblent plus faire office de “damage control” pour éviter les polémiques que d’une réelle volonté de corriger les failles.

Solidaires Informatique vise particulièrement Yves Guillemot, et pour des raisons évidentes. L’année dernière, le PDG de Ubisoft s’était publiquement dédouané de toute responsabilité sur les affaires de harcèlement sexuel internes, laissant ses lieutenants porter le blâme. En plus de Béland, ont également démissionné Tommy François, Serge Hascoët et Cécile Cornet, tous trois directement visés par la plainte. Idem pour Yannis Mallat, qui supervisait les studios canadiens de l’entreprise.

On ignore encore quand la plainte sera traitée, et sous quelle forme, mais c’est un énorme pas en avant pour l’égalité dans le jeu vidéo. Ubisoft n’a pas encore commenté l’action de Solidaires Informatique, dont le communiqué peut être trouvé à cette adresse. On espère néanmoins que des changements significatifs seront réalisés, pour le bien de l’industrie et de ses nombreux employés.

 

 

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