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La mémoire CAMM ou la possible génération de RAM qui pourrait tout changer

Depuis plusieurs décennies, les ordinateurs portables et de bureau utilisent les mêmes formats de mémoire vive — les célèbres barrettes SO-DIMM ou DIMM. Mais un nouveau venu attire l’attention des constructeurs et des joueurs : le Compression Attached Memory Module, plus connu sous le nom de CAMM. Conçu à l’origine par Dell, ce format repense totalement la manière dont la RAM s’intègre à une machine, avec des promesses de performances accrues et une conception plus fine ; en gros, du pain béni pour nous autres gamers.

Le CAMM se distingue d’abord par son approche physique : au lieu d’être inséré dans un connecteur à bord de carte, comme une barrette classique, il se fixe à plat sur la carte mère à l’aide d’un système de contacts de type LGA. En clair, la mémoire est littéralement compressée contre la carte, d’où son nom ; cette méthode permet d’économiser de l’espace, de réduire la hauteur totale du module et d’améliorer la dissipation thermique autour du processeur et de la carte graphique. Mais l’intérêt du CAMM ne s’arrête pas à sa forme : en éliminant certaines contraintes liées au routage des signaux sur la carte mère, il ouvre la voie à des vitesses de transfert plus élevées et à une meilleure stabilité des fréquences. Les ingénieurs évoquent également des capacités nettement supérieures : jusqu’à 128 Go de RAM sur un seul module, une prouesse difficilement atteignable avec le format SO-DIMM traditionnel.

 

 

 

Pour les joueurs que nous sommes, ces évolutions pourraient théoriquement se traduire par des bénéfices concrets, mais à des degrés variables selon le type de machine. Dans un ordinateur portable gaming haut de gamme, le CAMM présente plusieurs avantages évidents : il prend moins de place, favorise le refroidissement et permet d’augmenter la quantité de mémoire sans épaissir le châssis. Dans un PC de bureau, en revanche, le gain immédiat reste limité. Les barrettes DDR5 actuelles offrent déjà d’excellentes performances, et le principal intérêt du CAMM — sa compacité — n’est pas vraiment un enjeu dans un boîtier.

Il y a toutefois un argument en faveur des passionnés d’overclocking : le CAMM pourrait offrir une meilleure marge de manœuvre pour pousser les fréquences mémoire, grâce à une communication plus directe entre la RAM et le processeur. Encore faut-il que les fabricants de cartes mères adoptent ce format et que les BIOS soient adaptés ; or, on sait tous que l’industrie met en général du temps à intégrer ce genre de changements à ses usines. Pour l’instant, la compatibilité se limite à quelques machines spécialisées, souvent dans le segment professionnel ou ultra-portable.

 

 

 

La promesse du CAMM est donc séduisante, mais sa généralisation prendra du temps. Les modules sont encore rares, coûteux, et leur standardisation n’en est qu’à ses débuts. L’écosystème PC, par nature conservateur, met toujours quelques années à adopter un nouveau format matériel.

En résumé, la mémoire CAMM n’est pas une révolution immédiate pour le gaming, mais plutôt un signe avant-coureur d’une évolution plus profonde de la conception des ordinateurs. Elle ouvre la voie à des machines plus fines, plus puissantes et potentiellement plus faciles à faire évoluer. Pour l’instant, mieux vaut considérer cette technologie comme une promesse d’avenir plutôt qu’un investissement incontournable. Mais si les grands fabricants s’y engagent sérieusement, il ne serait pas surprenant que la prochaine génération de portables gamers fasse du CAMM son nouveau standard.

 

 

 

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