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L’eSport féminin, un futur radieux ?

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L’eSport étant principalement un domaine masculin, il ne faut pas pour autant oublier que la gente féminine est bien présente, et a un niveau équivalent aux hommes. Des équipes se constituent depuis longtemps pour gravir la scène esportive et montrer leur potentiel, et la France possède des championnes de calibre international.

Un exemple concret de l’évolution de l’eSport féminin ? Le tournoi international de League of Legends qui s’est déroulé les 28 et 29 octobre 2015, lors de la Paris Games Week. Cette compétition a montré que l’ESWC commence à s’intéresser aux joueuses de niveau compétitif, qui est en pleine expansion. C’est une équipe française, les unKnights Ladies, qui s’est imposée et a reçu la récompense de 10 000 dollars.

D’après Riot Games, en 2012, il y avait 10% des 70 millions de joueurs de League of Legends qui étaient des joueuses. Certaines d’entre elles cherchaient par ailleurs à participer aux compétitions depuis le début, comme « Ayunie« , joueuse toplane connue de beaucoup. Egalement streameuse, elle est bien connue du public français et joue depuis la première saison – elle à d’ailleurs monté une équipe mixte lors de la S2. Elle a pu, dans l’ombre malheureusement trop commune des joueurs masculins, observer l’évolution de la scène esportive.

 

 

A l’heure actuelle, la scène féminine esportive n’est pas assez professionnelle, cela limite donc le nombre de tournois lui étant dédiée. Ayunie constate elle même que les joueuses sont trop minoritaires et que ça bloque la progression d’une scène féminine plus présente – il s’avère d’ailleurs que beaucoup de personnes interrogées à la PGW partagent son avis.

Le manque d’investissement concernant la scène esportive ne facilite en rien son expansion, car les joueuses ne peuvent actuellement pas vivre de cette passion, s’entraîner dans de bonnes conditions, ni même obtenir des sponsors. C’est aussi pourquoi ces joueuses ne peuvent décemment pas se concentrer uniquement sur le travail à temps plein dans l’eSport et donc pouvoir, par leur présence, développer la professionnalisation encore hésitante des femmes sur League of Legends, jeu phare. C’est le serpent qui se mord la queue, dans le sens où le peu de joueuses professionnelles n’en engendre pas plus.

Autre difficulté, le manque de structures voulant s’impliquer l’eSport féminin ; avant son triste disband, Imaginary Gaming avait monté une line-up féminine prometteuse sur League of Legends, tandis que les ladies de la division Counter-Strike avaient déjà un joli palmarès, dont une finale gagnée lors de l’ESWC !

 

 

L’évolution prend son temps, mais grâce à des tournois comme ceux de la  PGW, des joueuses prennent conscience qu’elles peuvent, elles aussi, faire partie de la scène professionnelle et ainsi prouver leur valeur et leur niveau de jeu. Naïma  » Freyja » Gradi, carry AD des unKnights Ladies, a reçu beaucoup de retours, après leur victoire, d’hommes, qui ont par ce tournoi découvert la scène féminine et la possibilité que des tournois puissent être mixtes.

Ayunie précise d’ailleurs que le jeu en équipe reste le même pour une femme comme pour un homme, bien que la route des joueuses soit plus épineuse vers la preuve de leur valeur. Joueuses, entraîneurs, managers, tous ou presque pensent que l’eSport féminin est sur la bonne voie, et que de grandes choses lui sont destinées pour les trois à cinq années à venir.

Affaire à suivre donc !

 

 

Reste à savoir quelle forme va prendre l’eSport féminin ; par définition, le sport électronique ne demande qu’une contribution physique minimale, ce qui rend caduque les différences hommes / femmes étant donné que les compétences demandées sont cognitives et de l’ordre du réflexe.

Beaucoup de joueuses pensent d’ailleurs pouvoir se mêler aux hommes. Pour les unKnights Ladies, unanimes sur ce sujet, il serait tout à fait normal que des compétitions mixtes soient mises en place. Si, à l’heure actuelle, des tournois réservés aux filles sont monnaie courante, c’est avant tout pour promouvoir l’eSport féminin en lui-même et le faire connaitre au plus grand monde. Pour Ayunie, cette scène féminine n’est donc là que pour se donner de l’élan et permettre des compétions mixtes.

Pour Narkuss, ancien joueur professionnel et coach d’une équipe féminine League of Legends qu’il avait monté, l’avenir est plus nuancé. Il pense que sans un véritable investissement, les joueuses vont se heurter à un mur infranchissable, et qu’une ligue bien distincte fera éclore de jeunes talents. Quoiqu’il en soit, tous et toutes, ont l’espoir pour la suite, et que de grandes joueuses apparaîtront et feront de bons modèles pour la suite.

Qui sait, peut-être que d’ici trois ou quatre ans, on aura des équipes féminines aux LCS et qu’elles seront les championnes du monde !

 

 

 

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