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Games Workshop veut recréer le succès de Space Marine 2, mais « reste prudent » sur les pistes à suivre

Il ne fait aucun doute que l’univers de Warhammer 40,000 est aussi riche que populaire, comme l’a confirmé le récent Space Marine 2. Sequel attendu d’un jeu de tir acclamé, le jeu de Saber Interactive a été couronné de critiques positives des joueurs comme des médias – vous pouvez d’ailleurs consulter notre review.

Ce succès se traduit par une jolie manne financière pour Games Workshop, l’entreprise britannique étant en général très près de ses deniers. Dans ses derniers comptes de résultat, l’entreprise à fait savoir par son PDG Kevin Rountree qu’elle était optimiste pour le futur : « Nous entendons bien que des succès comme ceux de Warhammer [Space Marine 2, ndlr] ne sont pas à prendre pour acquis dans le monde des jeux vidéo. Il est clair que nous sommes à la recherche du prochain succès. Nous restons prudents dans nos prévisions de revenus de royalties« .

Il est de notoriété publique que Games Workshop a tendance à prostituer ses licences, les vendant à n’importe quel studio pour une somme fixe et des commissions régulières ; c’est ce qui explique notamment l’abondance de jeux mobiles Warhammer 40,000 (et Age of Sigmar dans une moindre mesure) dont la qualité est plus que discutable. A l’inverse, des projets comme Vermintide (Fatshark), Darktide (Fatshark) ou la trilogie Total War : Warhammer (Creative Assembly) se sont révélés être extrêmement populaires, entraînant de nombreuses ventes des jeux de base et de contenus additionnels, en plus de réenflammer la passion des fans.

Ce dernier point est particulièrement important, puisque Vermintide (2015) et Total War : Warhammer (2016) ont fortement relancé l’intérêt pour un univers tout juste tué par Games Workshop. Quelques années plus tard, le fabricant de figurines a finalement surfé sur la vague avec The Old World, qui réinterprète Warhammer Fantasy dans un cadre temporel plus restreint, mais avec d’avantage de profondeur.

 

 

Pour recréer le succès de Space Marine 2, il convient d’en trouver les ingrédients et de reproduire la recette. Si le capitaine lieutenant Titus jouissait assurément d’une certaine popularité auprès des joueurs du premier opus, la réussite de Saber Interactive tient surtout au fait d’avoir capté l’essence de Warhammer 40,000 et, surtout, de l’avoir reproduite en jeu. Le style baroque, grimdark et délicieusement malaisant de ce lointain futur est un savant mélange de clichés éhontés embellis par des milliers de nuances difficiles à capter, le mélange créant une atmosphère qui parlera tant aux collectionneurs de figurines qu’aux adeptes de jeux vidéo, en passant par les lecteurs de romans. Si cette dernière partie vous intéresse, n’hésitez d’ailleurs pas à faire un tour sur le Reclusiam, intournable site de critiques warhammeresques !

Et c’est peut-être justement cette profondeur – ou plutôt son manque – qui a fait défaut à Realms of Ruin (Frontier Developments) et Storm Ground (Gasket Games/Focus Entertainment), deux jeux vidéo dans l’univers de Age of Sigmar. Si cette mouture pleine de high-fantasy a finalement gagné le cœur de beaucoup de joueurs, notamment grâce à des règles simplifiées, l’absence d’un lore en profondeur plutôt qu’en largeur a clairement été un facteur déterminant dans le désintérêt des joueurs.

A l’inverse, le Darktide de Fatshark Games a montré une recette alternative au succès : après un lancement en demi-teinte, le FPS coopératif n’a cessé de s’améliorer grâce à des fondations solides. La musique orchestrale et les magnifiques environnements de la ruche Tertium ont bénéficié de nouveaux ennemis et de nouvelles missions issus du lore de Warhammer 40,000 – et ce sont autant de références qui plaisent aux fans de l’univers. Même son de cloche du côté de Vermintide et Total War : Warhammer, qui ont offert aux joueurs une exploration détaillée d’un univers riche, aux saveurs multiples.

 

 

Alors, quel succès Games Workshop peut donc recréer, par les forêts de Tanith !?

La réponse la plus évidente est bien entendu Dawn of War IV, le précédent opus ayant été… en-dessous de nos attentes, dirons-nous pudiquement. A l’heure où les jeux de stratégie en temps réel connaissent un regain d’intérêt, avoir un studio s’attaquer à cette mythique licence serait du pain béni par Nurgle pour les fans de l’univers.

Une autre piste moins orthodoxe serait The Old World. Le dernier wargame du géant de Nottingham est certes disponible, mais encore timide ; toutes les armées ne sont pas sorties, et la communauté doit encore se faire aux règles. Il y également la question des livres, Lords of the Lance (par Graham McNeill) ayant été publié en janvier 2024 et ayant été à ce jour le seul roman estampillé The Old World. Vous l’aurez compris, cet univers en est encore à ses balbutiements… mais quoi de mieux comme terrain de jeu pour un studio ambitieux ?

La prudence de Games Workshop est largement compréhensive, mais un peu d’audace pourrait aussi permettre une percée inattendue, et certainement appréciée par les actionnaires. Après tout, qui ne rêverait pas d’un RPG narratif qui nous ferait voyager de la chaude Estalie au lointain Grand Cathay (région où Games Workshop et Creative Assembly ont largement collaboré pour lui donner vie) ? Ou d’un Souls-like pour récupérer Karak-aux-Huit-Pics, ou purger les Désolations du Chaos ? Et s’il est vrai que Total War : Warhammer comble déjà notre besoin de stratégie, un projet analogue au dytique Mark of Chaos pourrait bien jouer sur la corde nostalgique, en plus de nous faire découvrir les régions détaillées de The Old World !

A bien des égards, les licences de Games Workshop sont pleines d’un potentiel dont seulement la surface a été explorée, malgré près de trois décennies de jeux vidéo. En confiant les droits à des passionnés, le géant des wargames pourrait étendre encore plus ses fantastiques univers, et parrainer des projets dont l’envergue rivaliserait avec Warhammer 40,000 : Space Marine 2.

Allez, on garde espoir pour l’avenir !

 

 

 

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